Skip to main content

Robot collaboratif : une solution pour la réduction des TMS ?

Écrit le . Publié dans .

Chaque année, des millions de travailleurs souffrent de troubles musculosquelettiques (TMS). Ces pathologies touchent les muscles, les tendons et les articulations, souvent à cause de conditions de travail exigeantes.

Les secteurs industriels, où les tâches répétitives et les postures contraignantes sont monnaie courante, voient un nombre élevé de ces cas. L’impact de ces troubles ne se limite pas à la santé des employés ; il affecte également la productivité et les finances des entreprises.

Les robots collaboratifs, ou cobots, entrent en jeu comme une solution prometteuse. Ces dispositifs avancés travaillent côte à côte avec les humains. Leur conception vise à prendre en charge des tâches physiquement exigeantes et répétitives, réduisant ainsi le risque de TMS parmi les travailleurs. L’intégration des cobots dans les chaînes de production industrielles devient de plus en plus courante, témoignant de leur efficacité à améliorer à la fois la sécurité et l’efficacité au travail.

Les cobots ne se contentent pas de soulager le personnel des tâches pénibles. Ils transforment également les environnements de travail en espaces plus sûrs et plus ergonomiques. Cette évolution marque un tournant décisif dans la gestion des risques professionnels, en particulier pour les troubles musculosquelettiques. L’adoption des cobots dans l’industrie souligne l’importance croissante de la technologie dans la prévention des maladies professionnelles et dans l’augmentation de la compétitivité des entreprises.

Comprendre les TMS dans l’industrie

Nature et types de TMS les plus fréquents

Les troubles musculosquelettiques (TMS) regroupent une variété de conditions affectant le système musculo-squelettique. Parmi les plus fréquents dans l’industrie figurent les lombalgies, les tendinites et les syndromes du canal carpien. Ces affections se manifestent principalement chez les travailleurs exposés à des tâches physiques intenses ou répétitives.

Facteurs de risque industriels

Les facteurs de risque de TMS sont multiples et souvent liés à la nature des activités industrielles. Les gestes répétitifs, nécessaires dans des opérations comme l’assemblage ou le montage, usent progressivement les articulations et les tendons. De même, les charges lourdes, fréquemment manipulées dans les secteurs comme la logistique, augmentent le risque de blessures aiguës telles que les hernies discales. En outre, les postures contraignantes, telles que travailler courbé ou dans des espaces restreints, exacerbent les tensions sur le corps.

Conséquences des TMS pour les travailleurs et les organisations

Les conséquences des TMS pour les travailleurs se traduisent par des douleurs, une diminution de la capacité de travail et souvent, une baisse de la qualité de vie. Pour les organisations, les impacts sont également significatifs. Les TMS sont responsables de 87% des maladies professionnelles en France, ce qui se répercute sur les coûts opérationnels des entreprises. En effet, les TMS entraînent une augmentation de l’absentéisme, avec près de 3 millions de travailleurs touchés chaque année, représentant environ 14% de la population active.

Cette situation génère des coûts directs, comme les frais médicaux et les indemnités de maladie, et des coûts indirects, tels que la perte de productivité et les frais de recrutement pour remplacer les travailleurs absents. Les entreprises doivent également faire face à une augmentation des cotisations pour accidents du travail et maladies professionnelles, estimée à près de 2 milliards d’euros par an en France. De plus, la présence de TMS peut dégrader le climat social au sein de l’entreprise, nuisant ainsi à la cohésion et à l’efficacité collective.

Les postes industriels les plus exposés aux TMS

Rôles à risque élevé

Dans l’industrie, certains postes sont particulièrement vulnérables aux troubles musculosquelettiques en raison de la nature de leurs activités. Les ouvriers de production, les manutentionnaires, les caissiers et les conducteurs de machines figurent parmi les plus affectés.

Ouvriers de production

Les ouvriers de production sont souvent soumis à des tâches répétitives qui nécessitent l’utilisation constante de certaines parties du corps. Cette répétition peut entraîner des tendinites ou des syndromes de compression nerveuse, comme le syndrome du canal carpien. La répétition de mouvements spécifiques, comme le vissage ou l’assemblage, met à rude épreuve les muscles et les tendons.

Manutentionnaires

Les manutentionnaires manipulent régulièrement des charges lourdes, un facteur de risque notable pour les TMS. Le soulèvement et le transport de matériaux peuvent provoquer des lésions musculaires, des hernies discales et d’autres troubles liés à l’effort physique excessif. Les techniques de levage inadéquates exacerbent souvent ces risques.

Conducteurs de machines

Les conducteurs de machines sont exposés aux vibrations et aux postures inconfortables. La conduite prolongée de véhicules ou d’équipements lourds peut induire des douleurs lombaires et des troubles neurologiques dus aux vibrations continues. Les postures contraignantes nécessaires pour opérer certaines machines peuvent également contribuer aux TMS.

Analyse des activités spécifiques

Chaque poste industriel présenté possède des facteurs de risque intrinsèques qui augmentent la susceptibilité aux TMS. Que ce soit par la répétition de mouvements, la manipulation de charges lourdes ou l’exposition à des vibrations, les risques sont omniprésents. Reconnaître ces activités spécifiques est crucial pour élaborer des stratégies de prévention efficaces, visant à réduire l’incidence des TMS dans ces rôles clés.

Identifier les postes à haut risque permet aux entreprises de cibler les interventions et de renforcer les mesures de prévention. L’analyse approfondie des tâches et des conditions de travail de ces rôles fournit la base nécessaire pour des améliorations ergonomiques et une meilleure santé au travail.

Les cobots comme solution préventive aux TMS

Caractéristiques des cobots

Les cobots, ou robots collaboratifs, sont conçus pour travailler en harmonie avec les humains, offrant une solution efficace pour réduire les troubles musculosquelettiques dans l’industrie. Trois caractéristiques principales des cobots contribuent à cette prévention :

  1. Précision : Les cobots sont extrêmement précis dans leurs mouvements, ce qui leur permet d’effectuer des tâches nécessitant une grande exactitude sans erreurs ni variations. Cette précision diminue le besoin de corrections humaines, réduisant ainsi les mouvements répétitifs et les risques associés de TMS.
  2. Flexibilité : Adaptatifs, les cobots peuvent être programmés pour exécuter une variété de tâches. Cette flexibilité permet aux entreprises de les réaffecter facilement selon les besoins, évitant aux travailleurs de s’enliser dans des routines physiquement exigeantes.
  3. Capacité à exécuter des tâches répétitives : Peut-être leur plus grand avantage, les cobots peuvent prendre en charge des tâches répétitives et physiquement fatigantes, libérant les travailleurs de ces contraintes et leur permettant de se concentrer sur des activités moins éprouvantes.

Amélioration de l’ergonomie grâce aux cobots

L’intégration des cobots dans les milieux industriels améliore significativement l’ergonomie des postes de travail. En prenant en charge des tâches qui requièrent des postures contraignantes ou des mouvements répétitifs, les cobots réduisent les sollicitations musculaires des employés. Cette collaboration entre machines et humains crée un environnement de travail où les risques de développement de TMS sont nettement diminués. De plus, les cobots sont souvent équipés de systèmes qui ajustent leur fonctionnement en fonction de la présence humaine, assurant ainsi une interaction sécurisée et ergonomique.

Avantages des cobots pour réduire les efforts physiques

L’utilisation des cobots offre plusieurs avantages notables en termes de réduction des efforts physiques et des postures inadéquates :

  1. Réduction des efforts physiques : Les cobots sont capables de soulever et de manipuler des charges lourdes ou encombrantes, tâches qui, autrement, pèsent lourdement sur les travailleurs. En déléguant ces efforts aux machines, on diminue le risque de lésions musculaires et de fatigue excessive.
  2. Amélioration des postures de travail : Les cobots peuvent être configurés pour opérer dans des espaces restreints ou à des hauteurs inappropriées pour les humains. En adaptant leur utilisation à l’environnement de travail, les cobots aident à maintenir une posture de travail plus naturelle et sécuritaire pour les employés.
  3. Continuité dans les opérations : Avec les cobots prenant en charge des opérations continues, les travailleurs bénéficient de pauses plus fréquentes. Ces interruptions dans le travail manuel réduisent le risque de fatigue musculaire et de développement de TMS.

Conclusion

Les cobots représentent une avancée majeure dans la prévention des TMS dans les environnements industriels. Leur capacité à effectuer des tâches répétitives avec précision et flexibilité transforme non seulement la nature du travail mais améliore aussi l’ergonomie et la sécurité des postes de travail. En réduisant la charge physique et en améliorant les conditions de travail, les cobots jouent un rôle crucial dans la préservation de la santé des travailleurs et dans l’amélioration de la productivité globale des entreprises. L’adoption des cobots est donc une stratégie gagnante pour les industriels soucieux de la santé de leurs employés et de l’efficience de leur production.

Intégration des cobots pour la prévention des TMS

Stratégie d’intégration des cobots

L’intégration efficace des cobots dans des environnements industriels à haut risque de TMS nécessite une approche stratégique bien planifiée. Le premier pas consiste à identifier les zones où les risques de TMS sont les plus élevés. Une fois ces zones ciblées, il est crucial de sélectionner des cobots adaptés aux tâches spécifiques de ces zones. L’installation doit être précédée d’une analyse approfondie des processus de travail existants pour garantir que l’intégration du cobot améliorera réellement les conditions de travail sans introduire de nouveaux risques.

Formation et adaptation des travailleurs

La formation des employés est essentielle pour une transition réussie vers l’utilisation des cobots. Les travailleurs doivent être formés non seulement sur la manière d’opérer les cobots en toute sécurité mais aussi sur la manière de collaborer efficacement avec ces machines. Cela inclut la compréhension des limites des cobots et des meilleures pratiques pour maintenir une interaction sécurisée. Parallèlement, l’adaptation des travailleurs à ces nouvelles technologies peut nécessiter des sessions de formation récurrentes pour s’assurer que les compétences restent affûtées et que les pratiques de sécurité sont respectées.

Conception ergonomique des stations de travail

Pour maximiser les bénéfices des cobots dans la prévention des TMS, une attention particulière doit être accordée à la conception ergonomique des stations de travail. Cela signifie ajuster la hauteur, la distance et l’orientation des cobots par rapport aux travailleurs pour minimiser les mouvements inutiles ou contraignants. Les stations de travail doivent permettre une flexibilité suffisante pour s’adapter à différents utilisateurs et inclure des dispositifs de commande accessibles et faciles à utiliser.

La conception des postes de travail doit également prendre en compte les aspects psychosociaux, tels que le sentiment de sécurité et la facilité d’utilisation, pour renforcer la confiance des travailleurs dans l’utilisation quotidienne des cobots. Une station de travail bien conçue ne réduit pas seulement les risques physiques mais améliore également l’efficacité globale et la satisfaction des travailleurs.

La bonne intégration

Une intégration réfléchie des cobots, combinée à une formation adéquate et à une conception ergonomique des postes de travail, peut transformer de manière significative les environnements industriels. Non seulement ces actions préviennent les TMS, mais elles contribuent également à créer un milieu de travail plus sécurisé, plus productif et plus agréable pour tous les employés. Adopter cette approche proactive est essentiel pour les entreprises cherchant à optimiser leur utilisation des technologies collaboratives.

Conclusion

Les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent un défi majeur dans l’industrie, mais l’introduction des cobots offre une solution prometteuse. Ces robots collaboratifs réduisent les risques en prenant en charge les tâches répétitives et physiquement exigeantes, améliorant ainsi l’ergonomie des postes de travail. L’adoption des cobots devrait s’accompagner d’une stratégie comprenant la formation des travailleurs, des pauses régulières, et un suivi médical adapté. Encourager l’utilisation des cobots pourrait transformer radicalement la prévention des TMS, renforçant la santé et la productivité des travailleurs.